SOMMAIRE DU N°2 :
Les temporalités de et dans l’acte graphique

Polygraphe(s) n°2 explore la question des temporalités de et dans l’acte graphique. Dans la rubrique des Dialogues, les disciplines comparent leurs approches : sociologie et art plastique, préhistoire et littérature, anthropologie et psychologie clinique, sciences de l’éducation et psychologie cognitive. D’emblée se posent les trois questions du temps de la création des traces, celui de leur abandon et celui de leur réception et des impressions qu’elles suscitent. Ces trois moments peuvent cohabiter dans la même culture mais qu’en est-il des œuvres anciennes qui nous semblent plus ou moins éloignées de notre compréhension ? Comment aussi aborder et restituer des micro-temporalités qui peuvent aller des différentes touches d’un pinceau aux moments de latence où l’œuvre est jaugée par son auteur ou par d’autres observateurs avant d’être reprise ? Ainsi, reconsidérer les temporalités est manifeste en milieu carcéral où l’incessante reconfiguration de leur statut amène les détenus à des expressions graphiques changeantes et diversifiées et un usage des supports (des murs jusqu’au corps) qui évolue sans cesse. Les hypertextes du web nous confrontent également au temps long du développement de l’écriture et de ses reprises sur certains sites par rapport à l’écrit instantané et non revu d’autres sites.

Les autres thématiques sont diversifiées et riches d’exemples depuis la problématique des réemplois au Moyen-Age jusqu’à la qualification de notre non-savoir sur l’art paléolithique, en passant par la pérennisation du journal intime d’émigrés russes et l’aptitude de l’homme à schématiser ses figurations. Une lecture critique de deux ouvrages récents et d’une exposition parachèvent le numéro.

 

Artiste invité de ce numéro :
Etienne Yver

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Dialogues

Marie Peretti-Ndiaye et Etienne Yver, « Lever l’encre. Sur la trace des traces, entre écriture et peinture » ;

Emmanuelle Honoré et Renaud Ego, « De singuliers espaces de temps. Regards croisés sur les arts rupestres du Sahara et d’Afrique australe » ;

Philippe Hameau et Florent Sarnette, « En prison, marquer les murs ou le corps comme acte de liberté » ;

Mônica Macedo-Rouet et Mary Anne Britt, « Navigation, argumentation et persuasion dans la communication scientifique en ligne ».

Points de vue

Virginie Czerniak, « Les spolia médiévaux. De leurs applications en général à leurs spécificités dans la peinture murale » ;

Morgane Uberti, « Un temps nu. Dater comme acte (épi)graphique per se » ;

Bernard Darras, « Sémiotiques théorique et appliquée des signes iconiques. L’image, le diagramme et la métaphore ».

Cartes Blanches

Stéphanie Cirac, « Ecritures d’une chronique familiale. Des révolutions russes au Printemps de Prague » ;

Ségolène Lepiller, « Le savoir et ses frontières : de la fin de la recherche en art paléolithique » ;

Clément Birouste, « Chasse et figuration des animaux dans le totémisme et l’animisme. Le cas des propulseurs ornés du Magdalénien ».

Comptes rendus

E.Guy, 2017. « Ce que l’art préhistorique dit de nos origines », par Gilles de Rapper

L.Pressac (dir.) 2018, « Sur les murs, histoire(s) de graffitis », par Philippe Hameau

Exposition 9-29 mai 2019, « Sendas epigráficas à la Casa de Velázquez (Madrid) », par Vincent Debiais et Morgane Uberti