C’est par son inscription sur un support que l’acte graphique devient écriture ou figure,qu’il prend corps et existe en tant que production matérielle. Qu’il naisse de la soustraction, de l’addition ou du déplacement de matière, il devient indissociable de cette surface bi-ou tridimensionnelle qui l’expose, le contraint, le prolonge, l’accompagne dans la transmission d’un message. Le choix de la matière ainsi marquée (bois, papier, paroi, écorce, peau, cuir, verre, carton, tissu, sol, terre, sable, mur, etc.), de ses formes et de ses volumes, de sa texture, participe à l’intention de l’acte graphique. Elle en détermine également la temporalité, la permanence ou la fugacité. La compréhension de l’acte graphique requiert ainsi que l’on interroge ses interactions avec le support et son environnement. Lorsque l’acte graphique implique un ajout de matière, son étude révèle des choix culturels, esthétiques, des savoirs-faires, des représentations collectives et symboliques qui lui sont attachées, des réseaux d’échanges parfois sur très longues distances. Cette matière enregistre souvent la trace du geste et de l’outil, indice utile à la restitution de techniques anciennes ou du dessein artistique. L’étude et la compréhension des matières, couleurs et supports de l’acte graphique invitent ainsi à croiser les regards de nombreuses disciplines : archéologie, sciences des matériaux, histoire, histoire de l’art mais également ethnologie et anthropologie sociale, design, etc. Il s’agit d’interroger la composition chimique d’unematière, les phénomènes physiques ou culturels de perception des couleurs, la signification sociale de celles-ci, ou encore les relations que l’on peut observer entre les techniques de production de couleurs et des productions artistiques anciennes ou contemporaines, les textes relatant des savoir-faire techniques et leur contexte social et culturel, les pratiques et discours associées à la fabrication des couleurs ou des productions graphiques elles-mêmes, le sens et le devenir de ces notions à l’ère de la dématérialisation.
L’objectif du numéro 8 de la revue Polygraphes est d’aborder l’acte graphique au travers de ces trois entrées que sont les matières, la couleur et les supports, de leurs interactions et de ce que cela révèle des intentions, récits, effets, etc.
Conditions de soumission
Les résumés (2500 signes maximum) sont attendus pour le 31 décembre 2024
Ils seront envoyés à :
Philippe Hameau : philippe.hameau@univ-cotedazur.fr
Les auteurs devront indiquer dans quelle rubrique (Dialogues, Point de vue, Carte
Blanche, Comptes rendus) ils inscrivent leur proposition : voir les modalités de ces
rubriques.
Calendrier
- 31 décembre 2024 : Date limite de soumission des résumés
- 1er février 2025 : Retours individuels sur les soumissions des résumés par le
comité de rédaction - 15 juin 2025 : date-limite pour la réception des articles (avec illustrations)
- 1er septembre 2025 : Retours individuels sur les soumissions des articles
- 15 novembre 2025 : Réception définitive des articles pour envoi à la FMSH
Pour une parution en 2026